Publié le 22 juin 2023 par Andrew Owen (14 minutes)
Mes articles de blog sur les listes semblent être très populaires, j’ai donc décidé d’en écrire un autre. Toutefois, compte tenu du sujet, il m’a semblé plus approprié d’écrire celui-ci en français et de le traduire ensuite en anglais. À la fin des années 1980, j’ai commencé à regarder des films français sous-titrés diffusés sur Channel 4 au Royaume-Uni. Cela explique peut-être pourquoi la plupart de mes choix datent de la décennie suivante.
Ce ne s’agit en aucun cas d’une introduction au cinéma français. Il s’agit simplement d’auteurs, réalisateurs et acteurs dont j’aime le travail et que je peux regarder encore et encore, en y trouvant quelque chose de nouveau à chaque fois.
J’ai vu Gérard Depardieu pour la première fois à l’écran dans la version anglaise doublée de “Cyrano de Bergerac”. Cela m’a incité à rechercher d’autres œuvres de l’acteur. Je pense que “Martin Guerre” fait partie de ses meilleures performances, même s’il est moins connu. Ce film est basé sur des événements réels du XVIe siècle. Plusieurs années après que Guerre ait quitté sa femme et sa famille pour s’engager dans l’armée, un homme prétendant être lui arrive au village. Malgré sa connaissance approfondie de la vie de Guerre, son identité est remise en question.
Basé sur la nouvelle de Robert Sheckley, le réalisateur a intenté un procès à la Twentieth Century Fox pour les similitudes avec “Running Man”. J’ai vu le film une fois à la télévision en Bretagne et j’ai oublié son nom. Grâce aux débuts de l’internet, j’ai pu poser des questions à son sujet sur un canal usenet consacré au cinéma français. J’ai ensuite pu envoyer un courriel à l’auteur pour lui demander où je pourrais trouver une copie de l’histoire. Elle était épuisée, mais ma mère en avait un exemplaire dans une anthologie.
Le titre fait référence au phénomène de l’éclair vert que l’on voit parfois à l’horizon en mer lorsque le soleil se couche. De toute ma vie de marin, je ne crois pas l’avoir jamais vu. Mais je me souviens de ma première visite à Paris, à la fin de mon adolescence, lors d’un voyage scolaire financé par l’Union européenne. J’ai encore la caricature que j’avais dessinée ce jour-là. Marie Rivière incarne Delphine. L’été, elle se rend à Paris sur un coup de tête, mais elle s’ennuie et se sent vide. Un jour, elle rencontre par hasard quelqu’un qui semble être parfait pour elle.
Le réalisateur Luc Besson apparaît fréquemment dans cette liste. Anne Parillaud joue le rôle d’une gamine des rues qui tue un policier. Au lieu d’aller en prison, elle se voit offrir une chance de liberté si elle devient un assassin du gouvernement. Ce film fut également le dernier de Jean Bouise. Le film m’a d’abord attiré comme une sorte d’“Æon Flux” en action réelle, des années avant qu’il n’y ait un “Æon Flux” en action réelle. En effet, la série télévisée dérivée du film a été comparée par un critique à une longue vidéo MTV.
Le réalisateur Jean-Pierre Jeunet figure également souvent sur cette liste. Dans cette comédie noire surréaliste post-apocalyptique, Dominique Pinon incarne un ancien clown engagé comme homme à tout faire par un boucher et propriétaire d’appartement joué par Jean-Claude Dreyfus. Lors de ma première année d’université, j’avais une affiche de ce film sur le mur de ma chambre.
Le premier film de Krzysztof Kieslowski réalisé en partie hors de son pays d’origine. Irène Jacob incarne deux femmes à l’apparence identique, l’une vivant en Pologne, l’autre en France. Bien qu’elles n’aient aucun lien de parenté et qu’elles ignorent l’existence de l’autre, elles semblent partager un lien profond et inexplicable. Mon intérêt pour la Pologne a commencé avec le film télévisé “A Very Polish Practice”, suite de la série télévisée “A Very Peculiar Practice”, une comédie noire surréaliste sur un cabinet médical universitaire.
Ayant grandi au Pays de Galles, je connaissais mieux les œuvres d’Alexander Cordell que celles d’Émile Zola. Ce film est basé sur le chef-d’œuvre de Zola, qui a peut-être servi de modèle au “Rape of the Fair Country” de Cordell. Je l’ai vu sur King’s Road à Londres lors de sa sortie originale. Renaud incarne Étienne Lantier, un jeune travailleur immigré dans une ville minière au XIXe siècle. Exploités par le propriétaire de la mine, les ouvriers décident de se mettre en grève.
C’est le film qui m’a fait découvrir Kieslowski. Il est connu pour ses films à thème. Il a déjà réalisé une série de films pour la télévision sur le thème du “Décalogue”. Dans le premier de cette trilogie basée sur la devise de la France, il explore la liberté. Juliette Binoche joue le rôle d’une femme qui perd sa fille et son mari, un compositeur renommé, dans un accident de voiture et qui tente de commencer une nouvelle vie. Benoît Régent joue le rôle d’Olivier.
Le deuxième film de la trilogie explore l’égalité, Zbigniew Zamachowski joue le rôle de Karol Karol qui complote pour se venger de son ex-femme Dominique, jouée par Julie Delpy. L’une des choses que j’apprécie dans le cinéma français, c’est que les objets à l’écran ne sont pas placés au hasard. Dans ce film, il y a au moins un objet blanc dans presque chaque plan.
Dans le troisième volet de la trilogie, consacré à la fraternité, Kieslowski fait à nouveau appel à Irène Jacob. Elle joue un mannequin qui découvre qu’un juge à la retraite, joué par Jean-Louis Trintignant, écoute les appels téléphoniques de ses voisins. Comme dans les précédents volets, les personnages principaux des autres films font des apparitions. Ce fut le dernier film de Kieslowski.
J’ai visité New York pour la première fois l’année de la sortie de ce film. J’étais un adolescent qui se faisait passer pour un adulte. Pendant toute ma visite, on ne m’a jamais demandé de prouver que j’avais plus de 21 ans. Bien qu’il se déroule à New York et que les dialogues soient en anglais, il s’agit toujours d’un film français. Écrit et réalisé par Luc Besson, il met en scène Jean Reno dans le rôle principal et la majorité des plans d’intérieur ont été filmés à Paris. Mathilda (interprétée par Natalie Portman pour ses débuts au cinéma) devient orpheline lorsque toute sa famille est assassinée et se réfugie chez son voisin, qui s’avère être un assassin professionnel. La sexualisation de Mathilda peut mettre mal à l’aise, mais le film est considéré comme un classique culte. Une suite prévue est finalement devenue la base de “Colombiana”.
Dans ce film réalisé par Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, un scientifique d’une société surréaliste kidnappe des enfants pour leur voler leurs rêves, dans l’espoir qu’ils ralentissent son processus de vieillissement. Ron Perlman, qui ne parle pas français et a appris son texte phonétiquement, joue le rôle de One. En 1997, Psygnosis a sorti une adaptation du film en jeu d’aventure pour PlayStation et PC. Pour une raison que j’ignore, je me souviens très bien qu’une version a été publiée pour l’Amiga, ce qui n’est que le fruit de mon imagination.
C’est le film qui m’a fait découvrir Chris Tucker, qui est un merveilleux comédien. Financé par Gaumont, le prochain film de Besson après “Léon” a été le film le plus cher produit en dehors d’Hollywood et a bénéficié du budget d’effets visuels le plus élevé de tous les films de l’époque. Au 23e siècle, Leeloo (Milla Jovovich) entre par hasard dans la vie du chauffeur de taxi Korbin Dalas (Bruce Willis) alors qu’elle a pour mission de sauver l’univers du mal et de vaincre M. Zorg (Gary Oldman). Chris Tucker joue le rôle de Ruby Rhod (un amalgame de Michael Jackson et de Prince). Eric Serra a créé un opéra pop futuriste dont on pensait qu’il était techniquement impossible pour un humain d’atteindre toutes les notes aiguës en succession rapide. La chanteuse d’opéra albanaise Inva Mula-Tchako a chanté les notes individuellement afin de pouvoir les arranger numériquement. En 2019, la chanteuse d’opéra chinoise Jane Zhang a interprété une version de “Diva Dance” sans assistance numérique.
Je suis depuis longtemps un passionné de Peugeot. J’ai appris à conduire dans une 205. La 504 est l’une de mes voitures préférées de tous les temps. Et Peugeot a toujours produit les concept-cars les plus cool, l’un de mes préférés étant la Proxima (j’espère que la malédiction de Blade Runner ne s’applique pas et qu’elle existera toujours en l’an 2049). La voiture modifiée de cette comédie d’action écrite par Luc Besson et réalisée par Gérard Pirès devait donc être une Peugeot, plus précisément une 406. Mais la vraie star est Samy Naceri dans le rôle de Daniel, chauffeur de taxi marseillais. Il est amené à contrecœur à participer à une enquête de police sur des vols dont les voitures de fuite sont des Mercedes 500E rouges. Pourquoi: Parce que le policier chargé de l’enquête (Frédéric Diefenthal) ne peut pas passer son permis de conduire. Marion Cotillard joue le rôle de Lilly, la petite amie de Daniel. Il y a eu une version anglaise et quatre suites.
Avec plus d’un million de mots, “A la recherche du temps perdu” de Marcel Proust est le plus long roman jamais écrit. Célèbre, il commence par un souvenir déclenché par le goût d’une madeleine trempée dans du thé. Je n’ai rencontré qu’une seule personne qui l’ait lu dans sa version originale en français. J’ai lu la version anglaise de Terence Kilmartin, une révision de la traduction antérieure de C.K. Scott Moncrieff. Un jour, lorsque mon français sera suffisamment bon, j’aimerais lire l’original. Réalisé par Raúl Ruiz, ce film est une adaptation du septième et dernier volume du roman. Dans cette adaptation, les photographies sont l’aide-mémoire d’un récit non linéaire sur la fin d’une époque de la société française provoquée par la première guerre mondiale. La distribution comprend Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart, Vincent Perez et John Malkovich (dont je n’avais pas réalisé qu’il parlait couramment le français).
Avec “The Dish”, c’est l’un des deux films que je me souviens avoir vus au cinéma lorsque j’étais en Australie. Pour l’observateur occasionnel, cette comédie romantique semble être un film australien en anglais. Cependant, le film a été en partie financé par France Télévision Distribution, et son esthétique est très française. C’est un point que les critiques de langue anglaise n’ont pas semblé relever. Les critiques sont mitigées. Les stars David Wenham et Susie Porter ont été saluées, mais l’histoire a été jugée faible. Mais j’ai trouvé fascinant de voir un film en anglais qui s’inspire autant des techniques cinématographiques françaises telles que le diorama et le placement minutieux d’objets à l’écran.
“Je n’ai guère de souci de beauté ni de perfection. Je me moque des grands siècles. Je n’ai souci que de vie, de lutte, de fièvre. Je suis à l’aise parmi notre génération.”—Émile Zola
Ok, j’ai menti. Je me permets quelques films du 21ème siècle:
J’ai découvert le concept d’hyperréalité dans les travaux d’Umberto Eco. Mais le terme a été proposé à l’origine par Jean Baudrillard. Audrey Tautou incarne une jeune femme qui a survécu à une enfance protégée en projetant ses propres fantasmes. Elle continue à voir le monde à travers cette lentille lorsqu’elle accepte un emploi de serveuse à Paris. Une partie du film a été inspirée par le Front de Libération des Nains de Jardins qui a pris la responsabilité de voler plus de 150 gnomes dans les années 1990. Après le film, le gnome a été offert au Café des Deux Moulins. Le café a changé les chaises pour éviter qu’elles ne soient volées, mais les voleurs ont emporté le gnome. En 2023, le réalisateur Jean-Pierre Jeunet sort le court-métrage “La véritable histoire d’Amélie Poulain”, qui propose une interprétation alternative des événements du film.
Ce film et la troisième partie du Seigneur des anneaux sont les seuls que je me souvienne avoir regardés lorsque j’étais en Nouvelle-Zélande (ce dernier parce que le téléphone portable de quelqu’un n’arrêtait pas de sonner). Je me souviens également d’avoir assisté à une conférence de Robert McKee dans laquelle il expliquait pourquoi Titanic et Le Patient anglais étaient de mauvais films. Il devrait déjà être clair que je suis un fan de Gérard Depardieu et de Jean Reno, mais c’était formidable de les voir exercer leurs talents comiques ensemble dans ce film réalisé par Francis Veber. Alors que “Better than Sex” est un film en anglais avec une sensibilité française, ce film est un film en français avec une sensibilité américaine. Il s’agit d’un film de copains avec Depardieu dans le rôle d’un voleur simple d’esprit, Quentin, et Reno dans celui d’un dur à cuire, Ruby. Ils se retrouvent dans la même cellule et s’évadent ensemble de prison. Ruby veut se venger de son ancien chef de gang, mais il doit d’abord se débarrasser de Quentin.
Je suis d’avis que, pour les combattants, la Première Guerre mondiale a été le pire conflit de l’histoire. Un de mes ancêtres anglais était un ANZAC qui a survécu à Galipoli et à deux périodes de service en France. Il n’a jamais parlé de ses expériences de guerre. Il est mort sans famille en Nouvelle-Zélande et a été enterré dans le cimetière militaire de Napier. Ses médailles ont été renvoyées en Autriche où elles ont fini dans un musée du Queensland. Ce film a été adapté par Guillaume Laurant du roman de Sébastien Japrisot. Il raconte l’histoire de cinq soldats condamnés pour automutilation afin d’échapper au service militaire pendant la première guerre mondiale. Ils sont condamnés à une mort quasi certaine dans le no man’s land entre les tranchées françaises et allemandes. Mais la fiancée de l’un d’entre eux refuse de perdre espoir et commence à découvrir des indices sur ce qui s’est réellement passé. Le réalisateur Jean-Pierre Jeunet reprend une grande partie des acteurs d’“Amélie” et offre un petit rôle à Jodie Foster (qui parle couramment le français). Jean-Baptiste Rossi a commencé à écrire des romans policiers sous le nom de plume de Sébastien Japrisot (anagramme de son propre nom) au début des années 1960. “Un long dimanche de fiançailles” a été son dernier roman achevé et il n’a pas vécu pour voir cette adaptation.
Il y a d’autres villes en France que Paris. J’ai pour Marseille la même affection que pour Baltimore en Amérique (mais à moins d’être un fan de John Waters, New York occupe probablement une place plus importante dans votre imagination). Il s’agit d’un film d’ensemble avec 22 réalisateurs et une distribution internationale. Au départ, 20 courts métrages étaient prévus, un pour chaque arrondissement de Paris. Mais deux d’entre eux ont été supprimés pour des raisons narratives. J’aime particulièrement le segment des Tuileries réalisé par Joel et Ethan Coen. Un touriste américain (Steve Buscemi) est entraîné dans une querelle entre deux jeunes amoureux (Julie Bataille et Axel Kiener) parce qu’il enfreint la règle cardinale du métro: ne jamais regarder dans les yeux.
“Même si je n’aime pas l’équipage, je ne ferai pas couler le navire. En fait, en temps de tempête, je ferai de mon mieux pour le sauver. Vous voyez, nous sommes tous dans cette embarcation et nous devons couler ou nager ensemble.”—Daniel Defoe
La dernière entrée est un peu une tricherie, car il s’agit en fait d’une série télévisée en deux parties. Mais je l’inclus parce que j’ai fait de la figuration et que mon nom figure au générique.
Un homme lutte pour survivre après avoir fait naufrage sur une île déserte. Les scènes du bateau ont été filmées à bord du Phoenix, au large de la côte de Cornouailles. C’est la seule fois où j’ai pu grimper dans les airs sans aucun équipement de sécurité. Mais il y a eu beaucoup de prises, et à chaque fois qu’ils réinitialisaient la scène, je devais remonter. Mais je suis la seule personne que l’on voit en l’air à l’écran (pendant environ une minute et demie).